Tiré du latin transmittere, qui signifie « porter au-delà », le mot transmission désigne l’action de transmettre, consciemment ou non, un contenu d’une personne à une autre. Il peut s’agir de savoirs, de valeurs, de croyances mais aussi de comportements, ou encore d’éléments plus subtils : émotions, blessures, convictions profondes…
En psychogénéalogie, on distingue deux formes principales de transmissions familiales :
Les transmissions intergénérationnelles, qui sont conscientes, verbales ou visibles,
Les transmissions transgénérationnelles, plus inconscientes et symboliques.
Mais quelle est la différence exacte entre ces deux types de transmission ? Et comment influencent-elles les générations suivantes ?

Les transmissions intergénérationnelles : entre héritage biologique, culturel et psychologique
Les transmissions intergénérationnelles concernent ce qui est transmis consciemment entre les générations. Ce sont les savoirs, les récits, les traditions ou encore les attitudes parentales qui se partagent souvent par la parole ou l’exemple direct.
Elles s’appuient sur un lien de proximité, généralement entre parents et enfants. À travers ces échanges, des valeurs, des croyances, des modes de pensée et de relation sont transmis. Cela peut passer par l’éducation, la culture familiale, ou encore les comportements répétés au quotidien.
Ainsi ces transmissions forment une mémoire vivante, qui relie les générations et contribue à structurer l’identité individuelle et collective.
Les transmissions transgénérationnelles : un héritage invisible
Les transmissions transgénérationnelles concernent les éléments transmis de manière inconsciente à travers plusieurs générations. Il ne s’agit pas ici de paroles ou d’enseignements explicites, mais de traces émotionnelles, comportementales ou symboliques liées à des événements non élaborés.
Ce processus se fait de manière silencieuse, sans que les personnes en aient conscience.
Souvent, il trouve son origine dans un traumatisme non exprimé, un secret de famille ou un deuil non résolu.
De ce fait, ce qui n’a pas été verbalisé ou compris peut se répercuter sur les descendants, même si ceux-ci n’ont pas connu l’événement initial.
Une personne peut ainsi porter les effets d’un événement survenu bien avant sa naissance — parfois même avant celle de ses parents.
Cette mémoire familiale, transmise sans conscience, agit comme une charge émotionnelle non digérée. Elle ressurgit alors sous forme de mal-être, de blocages ou de répétitions inconscientes.
Comme l’expliquait Anne Ancelin Schützenberger afin d’étayer nos propos:
« Ce qui traverse les générations sans être digéré, la “patate chaude que l’on se repasse”, reste sur l’estomac, actif et douloureux comme une colique. »
Elle distingue ainsi deux types de transmission :
- L’intergénérationnel, visible et exprimé, comme la partie émergée de l’iceberg ;
- Le transgénérationnel, silencieux et inconscient, représentant sa partie immergée, parfois la plus influente.
La place de ces transmissions au sein des familles

L’influence de l’intergénérationnel et du transgénérationnel
Les transmissions intergénérationnelles et transgénérationnelles marquent profondément la vie familiale, chacune à leur manière.
Les effets visibles des transmissions intergénérationnelles
Les transmissions intergénérationnelles se repèrent dans des éléments concrets du quotidien familial.
Le patrimoine biologique : Les gènes influencent bien sûr l’apparence physique, mais peuvent aussi jouer un rôle dans certaines prédispositions psychologiques, comme l’anxiété ou la dépression.
Les modèles d’attachement : La manière dont un enfant construit ses relations futures dépend fortement des liens créés avec ses parents ou figures éducatives. Un enfant ayant grandi dans un climat de négligence ou de conflits répétés peut reproduire ce type d’interaction à l’âge adulte, parfois sans s’en rendre compte.
Les traces invisibles des transmissions transgénérationnelles
Quant aux transmissions transgénérationnelles, elles sont plus subtiles, mais peuvent aussi se manifester de façon puissante :
- Les traumatismes non résolus : Un événement dramatique (deuil, guerre, violence…) peut laisser une empreinte durable sur les générations suivantes.
Par exemple, la psychologue Wenda Franjoux, psychologue clinicienne, exerçant au Rwanda, indique dans une tribune parue dans « Le Monde », que trente ans après le génocide des Tutsis, les jeunes générations sont encore affectées par les traumatismes transmis par leurs parents, même sans avoir vécu le drame eux-mêmes.
- Les secrets de famille : Les non-dits, les tabous ou les événements refoulés (adoption, inceste, crime…) peuvent peser lourdement sur les descendants. Ces secrets, s’ils ne sont pas révélés, peuvent générer une gêne diffuse, des comportements incompréhensibles ou des troubles psychosomatiques.
Ainsi, qu’elles soient conscientes ou inconscientes, ces transmissions façonnent la façon dont chacun se perçoit, agit et interagit dans sa propre histoire.
L’importance de la prise de conscience dans la psychogénéalogie
Comprendre l’impact de ces transmissions.
Prendre conscience des transmissions transgénérationnelles et intergénérationnelles est une étape essentielle du travail en psychogénéalogie. En effet même si elles ne s’expriment pas de la même manière, ces transmissions influencent profondément la vie des descendants.
Lorsqu’un traumatisme, une mémoire familiale ou un non-dit n’a pas été intégré, son impact peut se manifester à travers différents signes :

- des troubles psychosomatiques ou de l’angoisse chronique,
- l’apparition soudaine de symptômes physiques ou émotionnels,
- la répétition de schémas relationnels, de conflits familiaux ou de situations de blocage,
- des comportements inexplicables, des peurs irrationnelles,
- des sentiments profonds de honte, de culpabilité, d’autodévalorisation, voire d’autodestruction.
Ces manifestations ne trouvent pas toujours leur origine dans l’histoire personnelle de l’individu. Elles peuvent témoigner d’un héritage émotionnel porté inconsciemment au nom d’un autre, souvent dans un élan de loyauté familiale invisible.
Bien sûr, il est indispensable, en premier lieu, de consulter un médecin pour écarter toute cause médicale. Ce n’est qu’une fois cette étape franchie qu’un travail de compréhension psychogénéalogique peut être envisagé.
Entreprendre une thérapie avec un psychogénéalogiste
La thérapie transgénérationnelle repose sur l’idée que la prise de conscience est le premier pas vers la transformation. En identifiant les transmissions invisibles qui influencent nos émotions, nos comportements ou nos choix de vie, on peut en comprendre les racines.
En effet travail d’exploration permet de donner du sens à ce qui se répète, de sortir des schémas douloureux et de retrouver une autonomie intérieure. En mettant en lumière ces héritages inconscients, la personne peut faire des choix plus libres, plus ajustés, et rétablir une forme de paix dans sa lignée.
« Parce que nous évoluons toutes et tous au sein de notre arbre généalogique, nous avons le devoir envers nous-mêmes et envers notre descendance de le transformer en généalogie du bonheur. »
Et pour aller plus loin, n’hésitez pas à visionner ma vidéo dédiée au sujet : Cliquez ici
Les transmissions familiales représentent un don précieux pour retrouver la maîtrise de sa vie.
Ce que nous recevons de notre lignée peut être à la fois positif et négatif. Toutefois, en découvrant notre histoire familiale, en assimilant son mécanisme et l’origine de certaines transmissions, nous possédons un puissant instrument pour regagner un équilibre émotionnel et améliorer notre existence.
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