La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est une approche thérapeutique qui aide à comprendre et à modifier nos pensées et comportements. Lorsqu’on débute une TCC, les premières étapes sont cruciales pour établir une base solide et comprendre les sources de nos difficultés. Voici un aperçu des premières étapes de ce processus.1

l’Évaluation des symptômes : Questionnaire et méthode des 4R.
Questionnaires, échelles et auto-évaluation
La première étape d’une thérapie cognitive et comportementale consiste à évaluer les symptômes qui vous amènent à consulter. Cela implique une analyse détaillée de ce que vous ressentez, de vos pensées et de vos comportements afin de mieux cerner le problème.
Outils utilisés :
- Questionnaires : Ces outils permettent d’avoir un aperçu des symptômes que vous ressentez.
- Échelles et auto-évaluation : Elles servent à mesurer l’intensité des symptômes et à suivre leur évolution.
- Évaluations par des tiers : D’autres professionnels de santé peuvent également être sollicités pour recueillir des informations supplémentaires.
Une autre méthode clé est le questionnement direct. Cela permet non seulement d’identifier les problèmes psychologiques, mais aussi de comprendre l’impact de ces problèmes sur les différents aspects de votre vie (social, familial, professionnel). Par exemple, le thérapeute pourrait poser des questions comme :
- « À quelle fréquence ce problème survient-il ? »
- « Quel impact cela a-t-il sur votre quotidien ? »
Ces questions permettent de mieux cerner la gravité du trouble et d’obtenir des informations précieuses pour personnaliser le traitement.
La méthode des 4R
La méthode des 4R est un outil précieux dans l’analyse des situations problématiques. Voici comment elle fonctionne :
Reformuler : Ici, le thérapeute reformule les propos du client pour clarifier ce qu’il a exprimé. Cela permet de vérifier qu’il a bien compris le discours du client et d’aider celui-ci à mieux comprendre ses propres pensées.
Recontextualiser : L’idée est de replacer les propos du client dans leur contexte spécifique. Plutôt que de rester dans des généralisations, le thérapeute cherche à comprendre précisément ce qui cause la détresse. Il existe plusieurs façons de pratiquer la reformulation:
- la répétition simple, où on va reprendre exactement ce que la personne a dit pour lui permettre d’entendre à nouveau ses propres mots et de l’encourager à continuer à parler.
- La précision des termes permettra d’approfondir certains mots, ressentis du client, surtout quand celui-ci a des difficultés à verbaliser, tout en vérifiant constamment la pertinence de ce que nous suggérons.
- Formulation d’hypothèses, cela offre la possibilité d’offrir aux clients une nouvelle perspective, une interprétation renouvelée. Il est néanmoins essentiel de vérifier si cette dernière coïncide avec l’hypothèse du client.
- Reflet simple, c’est un une reformulation neutre de ce que dis le client.
- Reflet double, nous allons réitérer deux fois la perspective souvent conflictuelle que le client vient de mentionner. Ceci met en évidence l’ambivalence du patient, mais il est crucial que cette ambivalence soit propre à lui. En gros, le client exprime son désir de changer, mais paradoxalement, il n’en a pas envie. Par conséquent, nous allons reformuler cela : d’un côté, vous souhaitez changer et de l’autre côté, vous ne le souhaitez pas.
- Reflet de l’émotion, le thérapeute communique aux clients les sentiments qu’il déchiffre en affirmant : « Lorsque vous évoquez ce sujet, il me semble que cela vous rend triste. »
- Reflet amplifier, en réalité, nous allons amplifier ce que le client déclare pour susciter une réaction. Par exemple, s’il dit qu’il n’est pas dépendant aux jeux, le thérapeute pourrait rétorquer donc cela veut dire que vous pouvez cesser de jouer quand vous le souhaitez » Cela sert souvent à amplifier et à exploiter pour susciter une réaction chez le client lorsqu’on perçoit une certaine résistance. Ceci peut également servir à évaluer l’acceptation du projet thérapeutique.
- Reflet minimisé, c’est quand le client éprouve des émotions intense, cela permet de vérifier la force de l’émotion et vérifier qu’elle a bien été évalué à sa juste valeur.
Résumer, c’est en réalité une reformulation élargie de ce qui a été mentionné ou accompli. De plus, le client aura la possibilité de laisser un commentaire ou une critique en réponse. Il s’agit de s’assurer que nous avons bien saisi ce que le client a exprimé, d’obtenir un retour pour confirmer au client que ses propos ont été compris et d’identifier les problèmes. Assurer qu’on est sur la même longueur d’onde et faire un récapitulatif en cours de discussion. Le résumé peut être effectué au début de la réunion par rapport à la précédente, ou à la fin de l’entretien pour demander au client ce qu’il a retenu, ou encore pour faire le point sur ce qui a été abordé lors de cette journée.
Renforcement Cela favorisera l’engagement actif du patient et améliorera la dynamique de collaboration lorsque le renforcement se concentre sur des faits. Le thérapeute va en réalité valoriser ce qui a été accompli ou ce qui n’a pas été réalisé par l’individu. Cela permettra également de saisir la souffrance du client de manière sans réserve. C’est un renforcement empreint d’empathie et rassurant qui aide le client à percevoir que ses ressentis sont généralement normaux au début.

l’Évaluation des symptômes : l’étude des cognitions et le modèle d’Ellis.
l’étude des cognitions
Dans le contexte de l’évaluation du trouble, il est important d’analyser les cognitions. Nous allons en réalité passer en revue les pensées de l’individu telles qu’elles sont perçues. Nous lui demanderons directement comment il se voit, comment il perçoit les autres et l’avenir.
Par conséquent, une personne souffrant de dépression se percevra comme incapable et inutile, considérera les autres comme critiques ou exigeants, et aura une perspective futuriste pessimiste.

le modèle d’Ellis
Il s’agit du modèle dit A-B-C d’Albert ELLIS :
A: Évènement ► B: Croyances et réactions ► C: Conséquences émotionnelles à court et long terme
Face à un évènement (A) ce sont fondamentalement nos croyances et réactions (B) qui vont induire la façon dont la personne se sent (C).
Habituellement, par simplicité, on considère que l’événement (A) entraîne directement les conséquences. Cependant, ce sont nos croyances et réactions (B) et non l’événement en soi, qui influencent nos émotions et comportements (C). Ce sont donc les significations que nous attribuons aux situations ou aux événements qui impactent notre bien-être. Cela explique pourquoi deux personnes confrontées à la même problématique peuvent réagir de manière émotionnelle complètement différente.
Nos pensées jouent un rôle médiateur dans la relation entre une situation et notre réponse émotionnelle ou comportementale et le modèle ABC va en fait schématiser cette situation. Ce modèle ABC illustre en réalité la façon Nos pensées jouent un rôle médiateur dans la relation entre une situation et notre réponse émotionnelle ou comportementale.
L’évènement déclencheur appelé A:
- Peut avoir une connotation:
- cognitive (pensée),
- comportementale (acte),
- affective (émotion),
- somatique (réponse physiologique)
- et être soumis a des facteurs contextuel et relationnels .
- Par exemple, une personne dépressive va décrire un effondrement dépressif, (connotation, comportemental), va se sentir mal quand il est seul à la maison à la tombée de la nuit, (c’est la connotation contextuelle) ou encore quand il est en présence de son patron, (qui est la connotation relationnel)
Pour accompagner l’individu dans la reconnaissance de ces évènements il faut l’encourager à les détecter dans sa vie quotidienne :
- Comment vous sentiez-vous juste avant que cela arrive ? C’est l’aspect émotionnel.
- Ressentiez-vous une certaine tension nerveuse avant que cela ne se produise ? C’est l’aspect somatique.
- Que faisiez-vous juste avant ces actions mentales ? Quelles pensées traversaient votre esprit ? C’est l’aspect cognitif.
- Où et quand cela se produit-il généralement? C’est l’aspect contextuel.
- Comment vous êtes-vous conduit avant cela ou quelles étaient vos relations avec certaines personnes ? C’est l’aspect relationnel.
Les pensées et les réponses à la situation (B)
Elles englobent tout ce que le client ressent ou pense directement suite à l’apparition de l’événement déclencheur (A).
Celles-ci peuvent inclure:
- une composante affective (sentiments – émotions)
- somatique (sensations corporelles – tachycardie)
- comportementale (ce que la personne fait ou pas)
- cognitive (pensées ou croyances)
Il est très important d’examiner les composantes d’un comportement et d’en percevoir toutes les facettes :
- Comment vous sentiez vous immédiatement après que cela se soit produit? (Affectif)
- Éprouviez vous des sensations corporelles après cela, des tremblements? (Somatique)
- Comment avez-vous réagi après cela? (Comportement)
- A quoi est-ce que vous pensiez après cela? (Cognitif)
- Est-ce que vous vous trouviez dans un endroit différent après cela? (Contextuel)
- Est-ce que certaines personnes aggraver les choses ou les améliorer? (Relationnel)
Conséquences émotionnelles à court et long terme (C)
Les conséquences émotionnelles à court ou à long terme peuvent être:
- bénéfiques : favorisent la répétition d’un comportement grâce à l’expérience qui en résulte
- défavorables: réduisent la récurrence d’un comportement, à cause de la présence de quelque chose de nocif ou l’absence de quelque chose d’agréable.
Les conséquences à court terme vont renforcer les comportements. Tandis que les conséquences à long terme vont diminuer leur fréquence de survenue:
Par exemple: dans le cas d’une personne qui mange de manière excessive, la conséquence à court terme peut être un sentiment de plaisir immédiat et de soulagement du stress. Cependant, à long terme, cela peut entraîner des problèmes de santé tels que l’obésité, des maladies cardiovasculaires et une diminution de l’estime de soi.
« Les gens peuvent mener une vie plus enrichissante, plus créative et plus satisfaisante au plan des émotions en disciplinant leurs pensées. »
Les Premières Étapes de la TCC : La base d’un travail thérapetique efficace
Les premières étapes de la TCC sont essentielles pour poser les bases d’un travail thérapeutique efficace et durable. L’évaluation des symptômes et l’analyse des cognitions permettent au thérapeute de bien comprendre le problème du client et de l’accompagner dans la modification de ses pensées et comportements et ainsi lui donner les clés d’une meilleure gestion de ses pensées et de ses émotions, et ainsi favoriser une évolution positive dans sa vie.
N’hésitez plus et retrouver votre santé mentale grâce aux TCC, si vous souhaitez en savoir plus ou commencer un travail n’hésitez pas à me contacter.