Dans cet article, nous allons explorer les causes et manifestations des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et expliquer comment le modèle neurocomportemental offre des solutions efficaces pour réduire leurs impacts.

Comprendre les TOC : symptômes et impacts

Nature du TOC (Trouble obsessionnel compulsif)


Les TOC se manifestent par le biais de plusieurs éléments :

  • Les obsessions : pensées intrusives récurrentes qui génèrent une anxiété intense.

Exemple : peur de la contamination ou d’un accident imminent.

Les obsessions se différencient des pensées ordinaires par leur répétition excessive, l’anxiété qu’elles provoquent et le peu de contrôle qu’elles engendrent.

  • Les compulsions : rituels / comportements répétitifs ou actes mentaux, répétés de multiples fois et destinés à apaiser l’anxiété générée par les obsessions.

Exemple : lavage excessif des mains, vérifications constantes

  • L’anxiété : Forte anxiété lancinante dont la durée varie entre quelques minutes et plusieurs heures dans la journée. Celle-ci n’est calmée que par l’accomplissement des rituels.
  • L’évitement : Mise en place de stratégies afin de ne pas affronter une situation, un lieu ou une action connue pour déclencher des obsessions et des rituels. Les évitements permettent de ne pas faire face aux situations à l’origine d’obsessions.

Exemple : Demander à l’entourage de faire à sa place certains actes.


On retrouve généralement dans le TOC des obsessions et des compulsions d’intensité similaire, mais dans certaines manifestations il n’y a presque uniquement que des obsessions ou des compulsions.

L’impact psychologique et social

Le TOC est la quatrième pathologie psychiatrique la plus fréquente après les troubles phobiques, les troubles liés aux toxiques et les troubles dépressifs.

Il s’agit d’un trouble qui peut devenir très handicapant dans la vie d’une personne, en effet le cycle obsession-compulsion devient rapidement envahissant, provoquant une perte de temps considérable (minimum 1h par jour), affectant la vie quotidienne et générant ainsi un sentiment de mal-être voir de peur.

Le TOC ne se limite pas à une gêne personnelle :

  • Psychologiquement, il engendre un sentiment de perte de contrôle, de détresse, de doute et une anxiété chronique.
  • Socialement, il isole souvent les individus, rendant les relations familiales et professionnelles difficiles.


Du modèle comportemental et cognitif au modèle neurocomportemental dans le traitement du TOC


Le modèle cognitif et comportemental : la base des TCC

Le modèle cognitivo-comportementale part du postulat que l’obsession cause la compulsion. De ce fait, la thérapie est axée sur deux niveaux :

  1. Restructurer les pensées en permettant la prise de conscience des pensées automatiques et des croyances sous-jacentes. En ajustant ces pensées, la personne diminue son anxiété.
  2. Modifier les comportements compulsifs grâce à des techniques comme l’exposition avec prévention de la réponse (EPR), c’est-à-dire se confronter progressivement à ses obsessions tout en empêchant la réalisation des compulsions.

Par exemple, une personne craignant la contamination peut être exposée à des objets « sales » sans se laver les mains immédiatement, jusqu’à ce que son anxiété diminue.

« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils s’en font. »

Epictète


Les limites de ce modèle dans le traitement du TOC


Plusieurs limites peuvent être avancées concernant l’utilisation du modèle cognitif et comportemental

  • Les techniques cognitives ne conviennent pas forcément à tous le monde, par exemple certaines personnes peuvent se répéter en boucle les exercices de restructuration cognitive effectués pendant la séance et ainsi en faire de la réassurance mentale (ce qui renforce le TOC).
  • La technique de l’EPR, bien qu’efficace pour diminuer certains TOC ne l’est pas pour tous, comme par exemple dans le cas du TOC de contamination. De plus la prévention de la réponse est bien souvent vécue comme trop anxiogène, ainsi environ 25% des personnes souffrant d’un TOC refusent la TCC en priorité à cause de cela.

Les apports du modèle neurocomportemental dans le traitement du TOC

Comprendre le fonctionnement de la maladie

Le modèle neurocomportemental est développé par Anne-Hélène Clair et Vincent Trybou dans leur livre écrit conjointement portant sur le sujet.1.

Ce modèle suppose que certaines zones cérébrales sont dysfonctionnelles. L’action de certains neuromédiateurs, comme la sérotonine ou la dopamine pourraient expliquer ces dysfonctionnements qui sont la base du TOC.

Ce dysfonctionnement se manifesterait principalement par le rituel. En effet cette défaillance des zones cérébrales engendre une nécessité de contrôle qui se « vidange » dans les rituels. Ces derniers maintiennent, consolident et amplifient les manifestations obsessionnelles et compulsives et donc le dysfonctionnement cérébral.

Application du modèle


Selon le modèle neurocomportemental, c’est la compulsion, qui découle du dysfonctionnement cérébral, qui est à la base du TOC. Les pensées obsessionnelles, le doute, l’anxiété ne seraient que des conséquences.

Le travail thérapeutique comprendra donc des :

  • Techniques comportementales : les exercices seront axés principalement sur les rituels et le renforcement qu’ils exercent sur le trouble. A noter que les rituels sont autorisés et non interdits. Plusieurs exercices seront utilisés selon le sous-type de TOC tels que le décalage, le laisser-couler…Un travail sera également effectué sur les évitements.
  • Techniques cognitives : La restructuration cognitive sera fondée sur la psychoéducation, c’est-à-dire, la connaissance approfondie de la maladie. La personne souffrant d’un TOC va ainsi pouvoir identifier son trouble de façon automatique, quelles que soient les thématiques. La question du doute sera également travaillée.


Perspectives d’avenir pour le modèle neurocomportemental

Une nouvelle approche innovante

Le principe de base de ce modèle innovant est que la compulsion est à la base du TOC, son intérêt est donc de proposer une nouvelle approche de la maladie afin d’offrir un panel d’outils thérapeutiques plus vaste et pouvant convenir à davantage de personnes.

Les enjeux de la recherche

Le travail scientifique actuel et futur aidera sans conteste à une caractérisation plus précise du TOC dans les prochaines années, tant sur le plan biologique que fonctionnel, en mettra en avant l’évidence des connexions neuronales modifiées dans le TOC. 

Cette approche plus globale, qui intègre recherche fondamentale et clinique, devrait améliorer les connaissances de la neurobiologie du TOC, son origine, ses liens avec d’autres maladies, et éventuellement conduire au développement de traitements plus efficaces. 

Conseils pratiques pour les patients et leurs proches

En apprenant à reconnaître et à gérer le fonctionnement du TOC, les personnes en souffrant pourront développer une autonomie émotionnelle qui leur permettra de se détacher de ce trouble mais aussi de réduire les risques de rechute à long terme et retrouver leur santé mentale.

Le rôle de l’entourage

Celui-ci joue un rôle important lors de la prise en charge thérapeutique du TOC. En effet il est important que les proches soient informés sur le fonctionnement du trouble afin d’éviter des comportements d’aide inadaptés mais aussi leur permettre de retrouver leur véritable place.

un avenir sans TOC est possible

Le modèle neurocomportemental offre une solution puissante pour les personnes souffrant de TOC. En combinant les dernières avancées scientifiques et les connaissances acquises depuis des années sur ce trouble, il est possible de réduire les symptômes, de prévenir les rechutes et de retrouver une vie équilibrée.


N’hésitez plus et retrouver votre santé mentale grâce aux TCC, si vous souhaitez en savoir plus ou commencer un travail n’hésitez pas à me contacter.

  1. Anne-Hélène Clair (Auteur) Vincent Trybou (Auteur) Paru le 7 mars 2018 Etude (broché)
    « Se former à la prise en charge des TOC – avec les TCC«  ↩︎

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